On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre !
- Admin
- 5 sept. 2016
- 3 min de lecture

Les années se suivent et les résultats se ressemblent. La saison touristique 2016 est terminée. Bilan : pas un dinar dans les caisses. Mais... quelques idées
La saison touristique 2016 a fait ses valises. L'heure est au bilan comptable, et le compte n'est pas bon. Sans s'encombrer de chiffres et de statistiques, souvent arbitraires, la facture est salée... Le déficit se creuse, et tout espoir d'amélioration est vain. Sauf pour quelques uns.
Un calcul simple
En réalité, le calcul est simple : pas de touristes, pas d'argent ! Pire, on en perd à vouloir les faire (re)venir, quoiqu'il en coûte. Une fois encore, le dicton se confirme : on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre !
Au 31 août 2016, la baisse du nombre d'entrées touristiques est de 32 % pour les huit premiers mois de l'année. Moins de 3 millions de touristes ont visité la Tunisie cette année. Ils étaient près de 7 millions en 2010, sur une année pleine.
Toutes les causes sont invoquées, et avec elles ses conséquences. C'est la faute au terrorisme.
« Le tourisme balnéaire n'est plus suffisant. Il faut en développer d'autres. »
Les principaux marchés européens accusent une forte baisse : France (- 50 %), Allemagne (- 72 %), Grande-Bretagne (- 95 %), par rapport à 2014.
Au total, la baisse des entrées européennes est de près de 80 % en un an. Alors qu'elles représentaient 40 % du marché en 2014, elles flirtent avec peine les 25 % aujourd'hui.
Meilleure formation pour un meilleur service
Selon le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), « il faut que la diplomatie tunisienne travaille sur la levée des restrictions de voyage imposées sur la destination Tunisie ».
« Imposer des restrictions sur la Tunisie, c’est servir les intérêts des terroristes en privant la Tunisie d’une part importante de sa croissance économique », estime Mohamed Ali Toumi.
Le tourisme de masse montre ses limites, et le balnéaire finit par lasser. « Ce produit classique n’est plus suffisant. Il faut en développer d’autres, qui durent sur toute l’année qui permettent une stabilité de l’emploi dans ce secteur », poursuit Mohamed Ali Toumi. « Les professionnels du tourisme doivent mieux rémunérer leurs employés et, surtout, mieux les former, afin de mettre en place un meilleur service », reconnaît-il.
« Le pays pourrait également développer un tourisme de shopping. »
« Chibanis » et « tamalous »...
Selon le secrétaire général de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH), « le marché tunisien dépend trop des tour-opérateurs qui font la pluie et le beau temps ». Wajdi Skhiri estime qu'« ils sont un frein au développement du tourisme et le nivellent par le bas. Il faut adopter et transposer en Tunisie le modèle d’Air France avec Transavia ».
La solution (miracle ?) : le tourisme de 3e âge et de long séjours, Capter une autre clientèle, celles des « chibanis » et autres « tamalous »... En passant des accords avec les comités d’entreprises, les syndicats et les caisses de Sécurité Sociale. « La Tunisie pourrait ainsi capter un million de touristes de ce genre par an », propose Wajdi Skhiri. « Le pays pourrait également développer un tourisme de shopping, la Tunisie produisant aux plus grandes marques dans le monde, en instaurant une détaxe qui encouragerait ce genre de tourisme. »
« On a juste besoin de décisions simples, et non pas d'investissements onéreux », martèle Wajdi Skhiri.
A.D.
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