Un retour attendu

La promotion de la destination Tunisie bat son plein. La période estivale devrait voir revenir

un flot important de touristes... à bas coût

La promotion de la destination Tunisie bat son plein. Oubliées les vacances de Pâques (avril), c'est le mois de mai et ses nombreux ponts qui s'annoncent. Surtout, la période estivale de juillet et août 2018, une fois le mois de ramadan (mai/juin) passé, devrait voir revenir en Tunisie son flot de touristes.

L'année de la reprise

Après les années sombres post-révolutionnaires de 2011, des attentats de 2015, l'ancien eldorado du tourisme semble reprendre des couleurs. La destination Tunisie pourrait même afficher un taux record de fréquentation à la fin de l'année 2018 : 8 millions de touristes espérés (10 millions d'ici à 2020).

Pour en arriver à cet état des lieux, les hôteliers tunisiens et les tour-opérateurs européens se retroussent les manches. Ils négocient durement le montant des séjours all-inclusive et les tarifs des extras (services, transferts, excursions...) à des prix irraisonnables en cette période de récession.

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400 000 licenciés

du tourisme

depuis 2011

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« On gratte par ci, par là pour essayer de faire des affaires », témoigne le directeur d'une structure hôtelière de l'île de Djerba. Dans la stratégie commerciale du promoteur, cela signifie « vendre à moins cher que moins cher... mais pas gratuit ! »

« Pour gagner de l'argent, il faut que les clients viennent », reconnaît un autre. « Alors, venez ! Et on va gagner le l'argent ! »

L'addition n'est pas si simple. Si elle profite actuellement aux touristes français en particulier qui s'offrent une semaine all-inclusive sur l'île de Djerba à 399 € par personne, on voit mal comment redonner de l'espoir aux 400 000 licenciés du tourisme qui ont tout perdu depuis 2011.

« Il n'y a pas de gros volume de touristes en ce moment, et pas davantage en prévision pour la période estivale », estime de son côté un tour-opérateur français qui souhaite rester anonyme. « Notre but est de réactiver la destination Tunisie à l'approche des vacances d'été. Elle représente deux tiers de notre buissnes. »

Des prix divisés par deux

Une difficulté s'impose. L'île de Djerba propose actuellement une offre hôtelière amputée de dizaines de structures depuis 2015. Sur les 245 établissements recensés, seuls 200 d'entre eux seraient ouverts. Moins de dix hôtels recommandés sur internet méritent vraiment de figurer au Top 10... Et les hôteliers se disent prêts à accueillir pas moins de 800 000 touristes sur la période estivale. Mais à quel prix ?

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Plages désertes

et grand luxe... à chercher

sous le sable

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« Le marché du tourisme en Tunisie ne nous permet pas de vendre cher », constate, amer, un hôtelier. Dans son établissement, la nuitée est négociée 30 €, au lieu de 70 € dans les années 2010, au plus fort de la fréquentation touristique en Tunisie.

Les prix moyens constatés lors de notre enquête sont négociés à 23 € pour le mois de mai 2018, et 35 € en juillet. En résumé, une semaine all-inclusive est annoncé à 399 € (mai) et 679 € (juillet) par personne.

« Depuis 2011, le prix des chambres en unités hôtelières à été divisé par deux », confie l'hôtelier de Djerba, avouant que « maintenir l'établissement ouvert me coûte 38 000 € par mois ». Ainsi, « pour faire des affaires, on essaie de gratter par ci, par là ! »

Pizza, frites et pâtes pour tous !

Pour mieux comprendre ces tarifs proposés au mois de mai par exemple, il convient de déduire du prix total par séjour les montants du transport (90 €), la commission du distributeur (28 €), les transferts aéroport-hôtel-aéroport (6 €), et le prix de la chambre (23 €)... Au total, le séjour ne vous coûte en réalité que 252 €.

À ce prix-là, il est plus prudent de ne pas attendre le grand luxe. Même si la promesse est faite, dès votre arrivée, de « vous gâter pendant les vacances ! » À ce tarif-là (7 €), on vous propose au menu couscous poulet, pizza, frites et pâtes.

Aujourd'hui, la seule promesse tenue est de trouver des plages... désertes ! Sur le sable, le bon air et le soleil ne font pas défaut sur l'île de Djerba.

J.B.