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La chirurgie esthétique fait la gueule !

  • Photo du rédacteur: Jacques Bleuze
    Jacques Bleuze
  • 28 janv. 2017
  • 2 min de lecture

500 000 étrangers ont été pris en charge par les cliniques tunisiennes en 2016. Le plus souvent pour de la chirurgie esthétique... à prix cassés

Le tourisme balnéaire a vécu ! Après plusieurs années sombres, il a cédé sa place de numéro 1 à un autre filon : le tourisme médical. Des prix très bas, un séjour au soleil et des compétences affirmées, à seulement quelques heures de vol des plus grandes capitales européennes.

En 2016, pas moins de 500 000 patients étrangers (30 % d'Européens) se sont rendus en Tunisie afin d'y subir des opérations de chirurgie esthétique. Et à en croire les projections et les statistiques officielles, ce chiffre ne cesse de croître.

Pourtant, les chirurgiens font la gueule !


Nouveau tourisme de masse

Ce tableau idyllique cache toutefois une réalité moins rose : pas de contrôle des autorités concernées et des scandales à répétition. Comme pour le secteur balnéaire, l'activité médicale se transforme peu à peu en tourisme de masse. Avec pour équation : plus de quantité - à prix cassés - et moins de qualité de services et de soins proposés.

Cette formule a mené à la création d'agences touristiques spécialisées dans ce nouveau secteur d'activité.

Selon le Dr Borhane Belkhiria, président du Syndicat national des chirurgiens esthétiques de Tunisie (SNCET), « au début des années 2000, les premiers spécialistes en chirurgie esthétique ont fait de la Tunisie une destination prisée en tourisme médical. Les étrangers venaient pour les compétences offertes, le prix évidemment et la météo qui rendait le pays fort apprécié des Européens notamment ».


Quelques années plus tard, le nombre de spécialistes est exponentiel. Ces mêmes chirurgiens se sont ligués aux agences de tourisme médical qui contrôlent tout le secteur. « Les chirurgiens opèrent à la chaîne », relève Borhane Belkhiria. Selon lui, « un chirurgien qualifié ne peut opérer plus de trois patients par jour. Au-delà, le plus compétent d’entre nous perd sa concentration et donc son expertise ».


Une médecine d'épicerie

La médecine tunisienne est devenue une médecine d'épicerie, où les services sont marchandés pour 50 € et 100 €, constate avec regret le président du SNCET.

« L'objectif est de porter à 50 000 le nombre de patients qui viennent en Tunisie pour des opérations de chirurgie esthétique. Pour une cinquantaine de chirurgiens, cela équivaut à une moyenne de 200 M€ de chiffre d’affaires et une manne en devises pour le pays. »





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