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Quand égalité rime avec... inégalités

  • Photo du rédacteur: Jacques Bleuze
    Jacques Bleuze
  • 24 févr. 2017
  • 2 min de lecture

Une année dure deux mois de plus... pour les femmes ! En accéléré, le mois de février 2017 correspond à celui de décembre... 2016 !


En terme de salaires, il y a beaucoup à faire. Encore plus lorsqu'on est une femme active en Tunisie. Selon une étude de l'Institut arabe des chefs d'entreprises (Iace), celle-ci travaille deux mois de plus qu'un homme. En terme de salaires, lorsque monsieur débute une année, madame termine... la précédente. Au total, ce sont deux mois qui lui sont dus - mais pas perçus.


Où sont les femmes ?

Pour prétendre à la même rémunération (à travail égal, salaire égal), une femme tunisienne doit travailler annuellement, en moyenne, deux fois plus qu'un homme. Certes, l'étude de l'Iace est approximative. Elle ne s'appuie sur aucun rapport sérieux. Néanmoins, elle a le mérite de mettre en lumière les inégalités persistantes dans la société tunisienne. Nul besoin de démonstration pour s'en convaincre, il suffit d'observer le comportement des uns par rapport aux autres.

Rien de nouveau, non plus ! « La journée de l’égalité salariale » en Tunisie (22 février), empruntée au modèle américain des années 90, et célébrée partout ailleurs dans le monde occidental, ne change rien à ce qu'on constate.

Mieux, elle met en lumière les certitudes hormonales développées par les prétendus Musclors de la besogne... Que des baveux de comptoirs et autres piliers de bars qui trompent leur ennuie autour d'un verre !

Plus sérieusement : l'étude révèle que l’écart de salaire entre hommes et femmes en Tunisie est le plus bas du monde arabe (14,6 %). Moins que la Slovaquie, l'Allemagne ou l'Autriche (20 %), la France (15 %), mais plus que l'Italie, ou bien encore la Slovénie (10 %).


Une position atavique

Les entreprises tunisiennes ont toujours du mal à intégrer du personnel féminin. Peu de femmes occupent des postes de direction, « leur force de travail étant remise en cause », selon l'étude... En résumé, « il existe en Tunisie des professions masculines et d'autres typiquement féminines ». Mais alors, qui décide quoi ? « C'est la règle ! », assurent les antiques défenseurs d'une société patriarcale.

Aucun discours ne peut justifier cette position atavique ! Pire, il contrevient à la Constitution et aux conventions internationales signées par la Tunisie, notamment celle ratifiée en 1951 affirmant le principe d’égalité de rémunération « pour un travail de valeur égale ».

En Tunisie, les femmes actives ne représentent qu'un quart de la masse totale des employés et cadres. Partout, elles sont sous-représentées et occupent des postes de support. « Elles perçoivent un salaire nettement moindre que les hommes. »

À titre de comparaison, « une femme tunisienne bénéficie d'un congé maternité de trois mois lorsqu'en Europe du Nord, celui-ci dure deux ans », relève l'Iace.


Une autre histoire

L'esprit de parité est très loin de faire l'unanimité en Tunisie. Toutefois, certaines entreprises tentent de féminiser leurs emplois. Ainsi, l’équipementier automobile Valeo, (1 900 personnes) emploie 43 % de femmes, tant à des postes de direction que de techniciens de maintenance.

Le chemin est encore long - et les exemples trop rares -, pour imaginer aujourd'hui une société tunisienne active « plus féminine ». Si dans les villes le train est en marche, dans les campagnes, la gare est encore loin... C'est une autre histoire !





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