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Quand la gazelle se transforme en autruche...

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 13 mars 2017
  • 3 min de lecture

mediafrancepresse

Ne voir que la face visible de l'iceberg, c'est ne rien comprendre à celui-ci. Boire la tasse, c'est risquer de se noyer... Et Tunisair prend l'eau


« Toutes les bagarres finissent mal en général ! » Surtout lorsque la querelle tourne à la lutte de bout de chiffons... Si la suite d'incidents survenus ces dernières heures au sein de Tunisair n'était pas sérieuse, on pourrait en rire. Aujourd'hui, il est préférable de s'interroger sur l'état de santé de la compagnie aérienne nationale tunisienne, qui a décidé de clouer au sol sa flotte à la suite de nombreux manquements. De multiples désordres. Et d'une affaire judiciaire en cours.

La gazelle se transforme en autruche : « Ne rien voir et ne pas savoir ! »


Rien ne va plus à bord

L'addition est simple. Elle n'est pas nouvelle : des retards répétitifs, un endettement colossal, des effectifs en surnombre, un service à bord décrié parce que déplorable, des soupçons de vols de bagages. Et au bout de tout cela, une querelle... de chiffonniers.

On peut continuer à en rire, si on se contrefout de la mode et du vêtement. Qu'il soit officiel, réglementaire, militaire, religieux... ou pas !

Sauf que cette succession de faits divers a failli coûté la vie à un homme, qu'elle met en lumière une situation ancienne, et qui perdure. Pire, elle révèle l'état de santé du transporteur au bord de l'asphyxie. Oui, Tunisiair prend l'eau !

Aujourd'hui, la perte sèche pour le transporteur s'élève à 2 millions de dinars par jour (810 000 €), selon le PDG de la compagnie. Et pour stopper l'hémorragie, ce dernier a décidé de « suspendre tous les vols jusqu'à nouvel ordre ».

Sans revenir sur le déficit actuel estimé de Tunisair à quelque 200 M€ - voire plus -, il est toutefois nécessaire de rappeler qu'un militaire a été nommé à la tête de la compagnie aérienne nationale, en décembre 2016. Qui plus est... un colonel ! « Un militaire ne négocie pas, il applique les ordres ou en émet. L’art du marchandage n’est en général pas de leurs attributs. La décision de clouer toute la flotte de la compagnie au sol, sans consulter personne et sans préavis, en est la preuve », souligne un observateur.


De nouvelles normes

Une nouvelle saison touristique s’annonce. Et partout, on claironne fièrement le retour des touristes (européens) en Tunisie. C'est complet. Ou presque.... On s'en félicite ! Mais - parce qu'il y a un « mais » - qui les déversera au pied des hôtels de l'île de Djerba, à prix et services fracassés ? Sûrement pas Tunisair que des clients potentiels fuient déjà.

Depuis 2011, les rares touristes à se rendre sur le sol tunisien déplorent sans cesse l'attitude de la compagnie. Ils pointent du doigt les retards enregistrés et la mauvaise qualité de service à bord. Sans parler de la surréservation (overbooking) durant la haute saison touristique.

L'été 2017 devrait scellé la signature de l'Open Sky comme annoncé par le secrétaire d’État au Transport, Hichem Ben Ahmed. Selon lui, « Tunisair doit s’adapter, et un plan de restructuration de la compagnie prévoyant l’allègement de la masse salariale a d’ores et déjà été présenté au Parlement. La compagnie sera mise aux normes ! » Mais lesquelles ?


Le transporteur boit la tasse

Oubliée la distinction des uniformes entre pilote et mécanicien, cause majeure à la crise actuelle qui terrasse le transporteur. Et dont beaucoup se moquent. C'est la qualité de la prise en charge des clients et le service à bord qui préoccupent.

Quand un transporteur prend l'eau, c'est la première économie (touristique) d'un pays qui boit la tasse. Et se noie...

On ne reviendra pas non plus sur le cas d'un Franco-Tunisien, privé d'oxygène alors qu'il était atteint d'une pathologie sévère, et qu'il avait prévu son matériel de survie à embarquer avant de partir. Sauf que ledit accessoire est... resté cloué au sol !

L'homme avait payé la somme de 130 € en sus du prix du billet, pour arriver chez lui en bonne forme. Il est aujourd'hui frappé d'un handicap... à 80 %.


A.D.







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