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Abracadabramanesque

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 30 mai 2017
  • 2 min de lecture

Photo d'illustration

« Jeûne (...) Jeûneur (...) Jeûner... » On digère mal dans ce canoë ! Et si là-haut, on nous menait

en bateau...


Tous les ans, l'annonce du mois de ramadan est prétexte à un nombre impressionnant d'études comportementales, de commentaires socio-économiques, et autres critiques visant à opposer jeûneurs et non-jeûneurs.

Dans notre jargon de journaliste, nous appelons cela un « marronnier » : cette information qui revient à la Une de tous les médias. Chaque année. Comme une habitude ou une tradition. Que chacun observe selon ses convictions, ses croyances... ou pas. Et certaines ont la vie dure !

Le mois de « tous les excès »

Tous les observateurs, qu'ils soient rédacteurs ou éditorialistes, économistes, sociologues, politiques, ou représentants d'une quelconque autorité de l'État, reconnaissent unanimement que « le mois de ramadan est le mois de tous les excès (...) » Les quantités de produits alimentaires consommés en ce mois de privation explosent... et finissent à la poubelle !

Mais comme tous les ans, ce qui occupe notre esprit, c'est de connaître la liste des cafés et restaurants ouverts ou pas (servant de l'alcool ou pas).

En premier lieu, elle aiguise la curiosité des touristes étrangers - qui ne sont pas concernés par ces rites mais les respectent scrupuleusement (religieusement ?) -, auxquels on assure qu'« ils font ce qu'ils veulent, du moment que cela s'opère dans la plus grande discrétion (...) »


Ne jeûnez pas... « mais en silence »

Impossible cependant de définir avec certitude le pourcentage de ceux qui pratiquent le jeûne (religieux) et de ceux qui passent outre. La règle est : « Si vous ne jeûnez pas, faites-le en silence et/ou en cachette. Cherchez à ne pas être vu (...) Et surtout n'en parlez pas autour de vous. » Un non-jeûneur averti en vaut deux !​

En vertu d’une circulaire qui remonte à trente ans, « les cafés et restaurants situés dans des zones non-touristiques doivent garder portes closes durant le mois de ramadan ». En accéléré, c'est la même consigne (règle) pour les autres. « La vente et la consommation d’alcool sont interdites pendant les trente jours du mois saint. »


Étrangers non-musulmans... « Dehors ! »

Pas de tables (ni de non-jeûneurs) à l'extérieur, en terrasses. Encore moins consommer un sandwich à la sauvette ou à la hâte, même de façon (hyper) discrète, au risque sérieux d'être poursuivi pour « trouble à l’ordre public » et menacé d'être « présenté à un juge d'instruction (...) Expulsé manu militari du territoire tunisien (...) »

C'est la mésaventure vécue dernièrement par notre tandem de reporters - français, non-musulmans, de surcroît respectueux des lois en vigueur et des pratiques coutumières, plus que discrets... - qui a passé une journée « au poste » (de police, NDLR) pour avoir consommé « de manière illégale (...) Un repas interdit - un sandwich halal acheté régulièrement dans un hypermarché de Tunis, NDLR - (...) Confisqué et mis sous scellée (...) pour constitution de preuve de culpabilité (...) devant la juridiction compétente (...) »

« Abracadabramanesque ! ». Nous l'avons toujours pas digéré !


A.D.



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