top of page

Un amour de dromadaires

  • Photo du rédacteur: Jacques Bleuze
    Jacques Bleuze
  • 9 juil. 2017
  • 5 min de lecture

mediafrancepresse - Dromadaires dans le désert

Photo © Jacques Bleuze - mediafrancepresse (archives)

De l'aventure, de l'émotion et des frissons !

C'est le cocktail imaginé par DromaCity France,

à l'occasion du festival de Zaafrane 2018


L'événement pourrait ressembler à beaucoup d'autres s'il n'y avait pas cette empreinte personnelle laissée par Françoise Dureuil. De l'aventure, de l'émotion, des frissons... Et des histoires (d'amour) de dromadaires ! C'est en raccourci le cocktail imaginé par la présidente de DromaCity France, à l'occasion du festival de Zaafrane (février 2018).

Imaginez un semi-marathon (21 km) en binôme. En couple. Mais pas un de ces amoureux qu'on croise un peu partout. Non ! Cette paire-là devra nécessairement faire bon ménage : un dromadaire de course (méhari) et un runner (coureur).

Plus encore, c'est la course de « Bleue » qui apportera une touche supplémentaire de fantaisie à l'événement. Une course de Mobylette en plein milieu de nulle part (ou presque), aux abords des ruines de l'ancien village de Zaafrane (sud-ouest Tunisie), en passe d'être englouties par l'avancée du désert.

Et le folklore qui va bien ! Les chants et les danses traditionnelles.


Femme d'action et de passion

Françoise Dureuil est « issue du monde du dromadaire, un univers qui ne laisse pas les Tunisiens insensibles. Une grande richesse culturelle pour la Tunisie. » Femme d'action et de passion, elle défend « activement les couleurs du Sud. Et le Sahara tunisien ».

Son idée de monter une antenne DromaCity en France, « avec la particularité de défendre les couleurs de la Tunisie », est née de rencontres lors du Festival international de Douz. « C'est aussi participer à la relance du tourisme en Tunisie, et plus particulièrement dans cette région somptueuse de Zaafrane (...) »

Lors de la prochaine édition du festival (février 2018) qui se déroulera sur trois jours, « nous allons installé un camp nomade et y vivre. Avec des animations : cérémonie du thé, tatouages au henné, rencontres avec des poètes du désert, concerts avec des artistes tunisiens... Et le semi-marathon en duo ! »

L'objectif est d'« attirer et (de) faire venir les gens dans le sud de la Tunisie pour y découvrir ses richesses, la beauté de ces panoramas, ces villes et villages », ajoute la présidente de DromaCity France. Mais le festival de Zaafrane, c'est d'abord « des rencontres exceptionnelles et du plaisir gastronomique au bout de tout cela ! »


Jacques BLEUZE



mediafrancepresse - Françoise Dureuil (DromaCity France)

Trois questions à...

Françoise Dureuil

(présidente de DromaCity France)


« Dans le désert, il faut tout emporter même son ombre ! »






Photo © DromaCity


Qu'est-ce qui vous a séduit au départ de cette aventure, et vous a amené à concevoir un tel projet (complètement original et totalement fou) ?

« C'est d'abord une grande retrouvaille avec le désert qui me manquait tant. La beauté du site, l'ancien village ensablé de Zaafrane comme un avertissement qui signale l'avancée inexorable du désert, ces têtes de palmiers qui dépassent des dunes, ressemblant à des sémaphores balisant des chemins disparus. Je n'avais pas vu cela depuis mon séjour en Mauritanie.

C'est une impression très forte de solitude tranquille. Un endroit comme on en rencontre peu. C'est la Tunisie que je découvre après des années de délaissement de ma part. Du coup, j'avais envie de rattraper ce temps perdu, en m'investissant à fond sur le développement de cette culture bédouine qui colle parfaitement à ma mission de développement du dromadaire.

C'est également la rencontre avec une famille saharienne à laquelle j'ai confié le projet de monter une association sœur de DromaCity Sahara Tunisie, afin de promouvoir la culture cameline et relancer le tourisme saharien qui fait cruellement défaut depuis des années. Ce manque de touristes a laissé sur le carreau des familles entières qui vivaient grâce au tourisme : guides, chameliers, hôteliers, chauffeurs, louageurs... Nous avons donc décidé de créer l’événement avec le festival de Zaafrane, pour attirer les regards sur une région désertée alors qu'elle est si belle (...)

DromaCity aime les défis et celui là est de taille mais l'enjeu est important ! En outre, ce sera une grande première mondiale puisque le semi-marathon en duo runner/dromadaire ne s'est jamais fait à ma connaissance. Je vous ai prévenu : DromaCity aime les défis. »


C'est la magie du désert qui vous attire et que vous souhaitez partager ?

« Le désert, je l'ai appris et découvert à travers les récits de grands aventuriers comme Camille Douls, Heinrich Barth, Michel Vieuchange, Henri Duveyrier, Odette de Puigaudeau et Théodore Monod, bien sûr. Également grâce aux photos de Jean-Marc Durou, Jean-Luc Manaud, Alain Sèbe, pour ne citer qu'eux. J'ai donc tout naturellement voyagé en direction du Sahara, pour comprendre par moi-même pourquoi tant d'illustres voyageurs et artistes étaient fascinés par ce ''grand vide'' (...) Un saharien c'est comme un marin : l'horizon pour seule destinée.

Le Sahara est pour moi la confirmation que ma place se trouve là, au milieu du désert, où il faut tout emporter même son ombre. Je pense que quiconque n'a pas voyagé dans le désert doit se confronter à cet espace. Ressentir sa puissance, c'est vivre avec joie la solitude et l'autonomie. C'est cela que je veux partager. La Tunisie offre ces espaces de paix et de liberté dont on a tous besoin pour se ressourcer (...) »


Qu'est-ce que vous inspire le dromadaire, la guest-star du festival de Zaafrane ?

« Le dromadaire est l'animal qui répond aux problèmes de désertification par sa résistance inégalée face à la pénurie d'eau et de pâturages. Conçu comme une véritable machine de guerre, il possède toutes les qualités requises pour que l'homme en tire bénéfice : il nourrit par son viande et son lait, son poil sert à tisser des toiles de tentes, sa peau des selles, des ceintures et autres objets en cuir... Il tracte la charrue, transporte les marchandises et les familles en transhumance.

Sa beauté est vantée dans tous les pays du Golfe, et est considéré comme un animal précieux. La rapidité des méharis n'est plus à vanter (80 km/h en vitesse de pointe, NDLR), et elle a fait la richesse de toutes les tribus nomades du grand Sahara qui fondaient sur leurs ennemis comme une tempête de sable (...)

Compagnon de l'homme depuis des millénaires, cet animal est unique et extraordinaire. Il est l'emblème de DromaCity. Nous portons fièrement son image, car il constitue une des plus grandes richesses du désert. Il est la star du festival, car nous voulons lui rendre hommage, à travers des initiatives autant sportives que culturelles.

Faire reconnaître ses qualités est d'ailleurs une des missions que m'a confié la Fédération française des chameaux de Bactriane et des dromadaires (FFCBD).

J'ai accepté d'être nommée ambassadrice, chargée de promouvoir la FFCBD et de développer les relations économiques, culturelles et sportives dans le domaine camelin au Maghreb, en avril 2017. Pouvais-je rêver d'un plus beau mandat pour une passionnée de dromadaires comme moi ? La Tunisie est ma priorité actuelle en terme de développement et de recherche de partenariat dans ce domaine. »


Propos recueillis par

Jacques BLEUZE


En savoir plus

- Courriel : dromacity@gmail.com





Comments


bottom of page