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Plaire... ou ne pas déplaire ?

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 1 août 2017
  • 2 min de lecture

Les forces de l'ordre ne veulent plus assurer

la sécurité des événements culturels qui fleurissent

un peu partout en Tunisie


À ce jour, une nouvelle annulation de spectacle est à enregistrer : le Festival de Sousse déprogramme la projection d'un documentaire.

C'est un nouveau coup dur porté à la libre expression artistique et, par ricochets, au tourisme culturel. Autant d'annulations sont l'illustration de ceux qui voient d'un mauvais œil ce que la culture peut apporter à la relance du tourisme en Tunisie.

Autant on peut contrôler les arrivées aux frontières. Faire exploser les bagages de tout ce qu'ils pourraient contenir d'atteintes à la sécurité de l'État. Sans pour autant effacer ce qu'ils contiennent d'idées novatrices, annonciateurs d'un renouveau culturel, qui ne veulent plus se limiter au bronzage idiot sur des plages abandonnées de la côte Est. Vidée de ces touristes qu'on attend (toujours) les bras croisés.


Au nom de la sécurité

Sécurité minimum pour un nombre de spectacles maximum, en juillet et août 2017. Sauf que certains semblent redouter la culture. On ne l'aime pas comme on n'aime pas les artistes qui ne rentrent pas dans le rang. Bientôt, une accréditation du ministère tunisien des Affaires culturelles, accompagnée du visa « Approuved » du ministère de l'Intérieur, sera nécessaire pour proposer un spectacle pourvu d'un certain esprit critique. Du spectacle vivant, oui ! Mais surtout « propre sur lui », murmure-t-on ici ou là. Des spectacles loin de la « bassesse morale » reprochée par les syndicats à certains d'entre eux. L'essentiel étant de plaire... ou ne pas déplaire.


Des garanties...

La raison de ces annulations successives de spectacles à Tozeur, Gafsa, Soliman, Monastir, Carthage, Sousse... est imputée aux directeurs des festivals qui estiment que de « telles décisions sont inévitables ».

« Sans garanties pour la sécurité du public et de l’artiste, un spectacle ne peut pas avoir lieu. »

À Tabarka, on a refoulé à l'entrée du festival de jazz, à la Basilique, quelque cinquante spectateurs, pourvus de leur billet d'entrée, sous prétexte qu'« il n'y (a) plus assez de places ». Sauf que les quelques chaises libres ont été prises d'assaut... par les forces de sécurité et leur famille, autorisées à entrer par des vigiles privés. « On ne recale pas à l'entrée un des membres des forces de l’ordre, qui plus est gradé », reconnaît un directeur de festival, dénonçant l’« interventionnisme régionaliste » qui demeure encore présents dans certaines régions de la Tunisie.


Question de sentiments

La projection du documentaire Attitude d'Ines Ben Othman Zarrouk, au Festival de Sousse, lundi 31 août 2017, a été annulée. Cette décision intervient après que les syndicats des forces de sécurité aient menacé (encore) de ne pas sécuriser l’événement. Ainsi et « par respect aux sentiments des policiers », selon un communiqué de la direction du festival, la projection n'« aura pas lieu ». Au motif que « le film relatant la relation entre la police et le citoyen ou plus précisément les groupes fanatiques du football » ne plaît pas...


A.D.



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