Tourisme couscous
- Jacques Bleuze

- 21 févr. 2020
- 2 min de lecture

En 2019, la Tunisie a tutoyé la barre symbolique des dix millions de touristes. Elle pourrait être passée cette année. Seulement si...
L'année touristique 2019 en Tunisie est une « belle année », selon l'avis général des observateurs et des professionnels du tourisme. Le pays a enregistré pas moins de 9,430 millions de touristes (+ 9,3 % par rapport à 2018).
Reste que l'objectif des dix millions pour l'année 2020 dépend de la situation politique et sécuritaire en Tunisie, de la suite du conflit en pays voisin (la Libye), de la disponibilité des liaisons aériennes... Et surtout de la capacité du produit hôtelier à s'imaginer autrement et la volonté des autorités tunisiennes à impulser une véritable politique environnementale vertueuse.
Le cap des dix millions en 2020
Les premières tendances font état d'une augmentation possible de la fréquentation touristique de 8 % en 2020 (par rapport à 2019). Ainsi, le cap des dix millions de touristes pourrait être franchit, selon les estimations de l'Union nationale de l'industrie hôtelière (Unih) et de l'Observatoire du tourisme tunisien.
Si le traditionnel marché français reste solide, les clientèles allemandes et britanniques font cruellement défaut. La fréquentation des touristes allemands est en baisse constante depuis l'été 2019, et les Britanniques peinent à revenir en Tunisie après la faillite de Thomas Cook.
Un programme en flou
La stratégie du choix des hôtels de qualité, la flexibilité dans la durée des séjours (courts et moyens), la gratuité pour les enfants (avec limite d'âge)... sont autant de facteurs qui contribueront, non plus à relancer le tourisme en Tunisie, mais à l'étendre. Toutefois, le tourisme tunisien doit repenser sa carte... couscous-tajine.
Si le all-inclusive reste majoritaire dans le produit touristique proposé, le tourisme alternatif aux bastions balnéaires de la côte Est de la Tunisie (Hammamet, Sousse, Monastir, Djerba) peut tirer son épingle du jeu. Sportif, culturel, gastronomique... Reste que le programme du nouveau ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed Ali Toumi, est encore flou.
Mesures d'urgence et solutions
Celui-ci succède au franco-tunisien René Trabelsi qui a œuvré au renouveau touristique en Tunisie, à la tête du ministère pendant dix-huit mois. Un temps trop court, mais qui a mené à l'ouverture de grands chantiers, à la mise en place de mesures d'urgence et de solutions apportées à la crise du tourisme qu'a connue la Tunisie au lendemain des années sombres depuis 2011...
« Affréter les avions qu'il faut quand il le faut, cela permettrait de résoudre pas mal de problèmes (...) », a déclaré dernièrement René Trabelsi, pointant du doigt, notamment, les retards ou annulations à répétition de la compagnie aérienne nationale Tunisair.
« La Tunisie doit soigner la qualité de son accueil, de ses services et des produits touristiques qu'elle propose », poursuit l'ancien ministre du Tourisme.
Et si... le secret de la réussite se trouvait dans la préparation de la semoule et non pas dans la garniture indigeste qu'on sert habituellement avec !?
Jacques BLEUZE




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