Au pays des fumeurs

La Tunisie détient le record du nombre de fumeurs dans le monde arabe, selon une étude. Près de 60 % des hommes sont accros à la cigarette...

Selon une étude récente menée par un expert et universitaire, la Tunisie détient le record du taux le plus élevé des hommes fumeurs dans le monde arabe. Ainsi, près de 60 % d'entre eux sont accros à la cigarette. Chez les femmes, le taux de tabagisme relevé est plus faible (entre 5 % et 15 %), selon cette étude.

« Fumer tue »

La lutte contre le tabagisme en Tunisie a été au cœur d'une loi adoptée à la fin de l'année 2017. Elle prévoit notamment l'interdiction de fumer dans les espaces publics, les transports en commun, les aéroports..., la suppression des espaces réservés aux fumeurs dans les restaurants, la limitation de la publicité directe ou indirecte pour le tabac, et l'introduction graphique sur les paquets de cigarettes de la mention « Fumer tue ».

Les contrevenants à cette nouvelle disposition légale doivent, en théorie, s'acquitter d'une amende de 50 TND (17 €). En outre, la vente de cigarettes aux moins de 18 ans et l’installation de débits de tabac et autres points de vente près des écoles et des hôpitaux, est interdite.

Une campagne de sensibilisation a été mise en place dans la même période, pour inciter les fumeurs à arrêter le tabac, via un SMS intitulé « Yakfi » (NDLR : « Ça suffit ! »). Sans résultat ! Plutôt incitatif (à continuer) que dissuasif ?

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- 11 100 Tunisiens décèdent des suites de maladies causées

par le tabac chaque année. 171 décès enregistrés par semaine.

- 7 000 enfants (10 à 14 ans) et 1 870 000 adultes (+ 15 ans)

fument quotidiennement.

- Le coût du tabagisme en Tunisie s’élève à 1 280 millions

de dinars par an. - 6 500 tonnes de mégots et de paquets par an sont rejetés

en Tunisie.

- Un fumeur dépense en moyenne 6 % de son salaire.

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Toujours autant de fumeurs

On fume toujours et partout en Tunisie. Autant qu'avant la loi. Quelle que soit la raison, quel que soit le moment, le lieu, l'endroit... Dans la rue, à la terrasse des cafés, dans les restaurants, et même... dans les hôtels cinq étoiles, réputés pour être des établissements sans tabac, où « les affairistes ont affaire », plaisante un gérant d'un de ces immeubles de luxe, qui ont pignon sur rue, reconnaissant que « la cigarette et l'alcool aident à conclure (...) »

Pas un cendrier donc ne manque sur les tables, ni dans les chambres. Mieux, ils sont vidés et remplacés dès le premier mégot déposé... En cas de panne sèche ou de manque pathologique, l'homme du bar comme la femme de chambre vous... dépanneront ! Sans sur-taxe ! Libre ensuite à chacun de proposer de garder la monnaie sur le prix du paquet qu'ils se sont procurés on-ne-sait-où. Qu'importe l'emballage du moment qu'on ait le plaisir... Attention toutefois !

S'il est toujours possible d'acheter son paquet de « clopes » (1,30 € à 2,50 €, selon les marques) à la sauvette et à l'unité, il vaut mieux ne pas s'interroger sur la provenance de la cartouche, ni sur la qualité du tabac proposé...

J.B.