Ça s'en va et ça revient

La saison estivale s'achève sur un note positive. L'île de Djerba décroche le pompon. Mais l'argent de la timbale manque encore de brillant...

L'île de Djerba a concentré l'essentiel de la fréquentation touristique en Tunisie, au cours de l'été 2017. Si la bataille des chiffres fait encore rage, les professionnels du tourisme se déclarent néanmoins satisfaits. Avec, ici ou là, des corrections à apporter et des points noirs à corriger : les touristes russes sont en net recul par rapport à l'été 2016 (- 38 %), alors que la clientèle française marque des points (+ 101,3 %), selon les chiffres officiels communiqués par les professionnels de l'hôtellerie.

C'est sur l'île de Djerba que l'activité touristique a retrouvé des couleurs. Les deux établissements hôteliers du groupe Radisson Blu confirment cette « nette reprise ». Les Français constituaient la moitié de la clientèle des Radisson de Djerba, avant de s'effondrer en 2011. Pour exemple de ce regain d'intérêt que porte la clientèle française à l'île de Djerba et à ses infrastructures hôtelières, le Radisson Ulysse. Contraint de fermer ses portes en 2015, il restera désormais ouvert toute l’année.

Les Algériens et... les Tunisiens

La principale manne touristique en Tunisie reste les Algériens (vols charters, bus de comités d’entreprises, voitures particulières...) Au total, près de 15 000 Algériens ont été recensés dans les hôtels. Autre source de satisfaction : la clientèle locale. Les hôtels ont enregistré près de 220 000 clients tunisiens (de Tunisie et Tunisiens de l’étranger). Au chapitre des initiatives privées : l’ouverture de l'Aqua Park (Le Pirate), en annexe de l’hôtel Sun Connect.

C'est surtout la nette amélioration des conditions environnementales et d'hygiène sur l’île de Djerba (depuis 2012) qui contribue à la reprise du tourisme en Tunisie. Mais nous sommes encore loin de la carte postale (même retouchée...) Les municipalités de Houmt-Souk et Midoun ont encore des progrès à faire.

La qualité recherchée

La saison automnale semble surfer sur la vague de l'été 2017. Les réservations sont en hausse, et le mois d'octobre s'annonce très bon, selon une plateforme tunisienne de réservation en ligne. « Ce sont les hôtels de qualité qui se sont distingués », observe-t-elle, sans oublier de préciser que « la clientèle tunisienne à Djerba recherche la qualité, ce qui n’est pas systématiquement le cas sur le continent ».

Par ailleurs, la reprise des vols des compagnies européennes sur la destination Tunisie est un signe (fragile) de reprise du tourisme.

Les tour-opérateurs Thomas Cook et TUI France reprennent du service, après la suppression des dernières restrictions ou interdictions de voyage en Tunisie.

À titre d'exemple, TUI France propose quelque 12 000 sièges, au départ de Paris mais aussi des aéroports régionaux de Lyon, Marseille, Toulouse, Nantes et Lille.

Le Russe Anex Tour met en place pour l'hiver deux vols (charters) hebdomadaires à destination de l'île de Djerba.

Enfin, la réouverture programmée du complexe Dar Jerba devrait permettre d'offrir une capacité d'accueil supplémentaire, mais surtout un gage de qualité grâce aux rénovations engagées.

Encore des points noirs

L'île de Djerba et la zone continentale de Zarzis confirment les signes de la reprise. Elle ont totalisé à elles seules plus de 620 000 touristes (+ 17,5 % par rapport à la même période de 2016). Au total, près de quatre millions de nuitées (+ 12,9 %) ont été comptabilisées sur la même période. Autre bonne nouvelle : les touristes restent plus longtemps sur l'île qu'auparavant : en moyenne 6,2 jours.

La carte postale serait parfaite, s'il ne restait pas ici ou là encore quelques points noirs à oublier rapidement : les liaisons aériennes parfois déficientes (retards accumulés, incidents multiples, vols de bagages...), le manque de main d'œuvre qualifiée, la qualité des prestations et des services proposés...

J.B.