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De rien à tout comme avant

  • Photo du rédacteur: Jacques Bleuze
    Jacques Bleuze
  • 19 mars 2020
  • 3 min de lecture

mediafrancepresse | 100 % des réservations hôtelières sont annulées (Photo archives)

La plupart des établissements ont fermé leurs portes depuis le 18 mars 2020, jusqu'à nouvel ordre... Les hôteliers font la gueule !


« 100 % des réservations hôtelières sont annulées », constatent amers les professionnels du tourisme. La plupart des établissements ont fermé leurs portes depuis le 18 mars 2020, jusqu'à nouvel ordre... À tout le moins, jusqu'au 3 avril 2020.

Alors que la saison touristique s'annonçait réjouissante, les professionnels font la gueule. Le Covid-19 est passé par là, fauchant tous les espoirs depuis la Révolution du Jasmin et la série d'attentats qui ont meurtri le pays.

L'objectif de dix millions de voyageurs en 2020 peine à être atteint. Un touriste qui éternue et ce sont vingt hôtels qui ferment.


Bricolage et asepsie

Pour faire face à la pandémie de coronavirus, chacun a bien tenté jusque-là de trouver des solutions... Du bricolage ! Au nom de l'asepsie générale.

Rien n'y fera puisque le nettoyage en profondeur, des boutons de commandes des ascenseurs, poignées de portes, rampes d'escalier, balustrades, robinetterie, toilettes... même la prise systématique de température, est insuffisant.

La contamination ne vient pas tant de l'intérieur que de l'extérieur, là où les bus sont bondés, les files d'attente aux supermarchés incontrôlables devant lesquels on s'agglutine, les taxis dégoulinants de crasse et de mauvaises odeurs, à la climatisation défectueuse (de surcroît vecteur de transmission de bactéries en tout genre), les buffets de restauration dans les hôtels à hauteur des nez des enfants éternuant sans retenue...

Image(s) bien réelle(s) d'une Tunisie qui a toujours été tordue par le doute et le laxisme de certains en matière d'hygiène et de sécurité dans le secteur du tourisme. En matière de propreté et d'environnement.


De la symphonie à la musique de chambre

Ce n'est pas du réchauffement climatique dont il faut avoir peur dans l'immédiat (même si on a relevé des + 57° C dans le sud tunisien, l'été dernier) mais davantage des immondices qui jonchent les rues, les grandes artères des plus grandes villes du pays, les plages, des poubelles et autres décharges à ciel ouvert...

Au nom de la sacro-sainte sécurité alimentaire et de l'hygiène, le sens aigu des responsabilités de certains contraste bigrement avec celui, plus grave, des autres. C'est l'histoire du sens du son et de la tonalité...

« Quand un instrumentiste joue faux dans un orchestre, il est viré », murmure un professionnel du tourisme rencontré dernièrement. À ce rythme (lent, mais crescendo), on passera de la symphonie à la musique de chambre ! Et quand le dernier soliste aura joué sa dernière partition, on pleurera... Et d'ajouter, la larme à l'œil.« Plus rien ne doit être comme avant. »


Rien ne sera comme avant puisque rien n'a été ! Ou qu'avec si peu de contraintes. Oui, le fumeur qui jette son mégot au sol peut être verbalisé. Oui, il existe une police environnementale à Tunis. Mais que dire des peaux de moutons qui s'amoncellent sur les trottoirs les jours de l'Aïd et les lendemains.


Une fraise de dentiste sur une dent cariée

Ce n'est pas le Covid-19 qui doit nous rappeler aux règles élémentaires d'hygiène et de propreté. À chaque instant, on se doit d'avoir une conduite respectueuse de soi et des autres à défaut d'être propre. « Plus blanc que blanc, c'est transparent (...) » Et la transparence fait parfois défaut.

Avec de nouvelles contraintes, les hôtels les plus prestigieux comme les plus familiaux promettent de redoubler d'efforts. « Nous devons trouver des solutions innovantes pour sauver un secteur qui titube depuis des années », admettent les professionnels du secteur. Mais qu'est-ce qui a été réellement entrepris depuis le Printemps arabe, les attentats, les grèves, les sit-in à répétition ?

La pandémie de coronavirus n'est qu'une fraise de dentiste de plus sur une dent cariée. Lorsqu'elle ne fera plus partie de notre quotidien, que toutes les mâchoires seront édentées, tout redeviendra comme avant !


J.B.



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