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Femme libérée...

  • Abigail FERRY-DENAL
  • 14 août 2017
  • 2 min de lecture

Donner à la femme son statut de citoyenne à part entière. C'est le « rêve » de Beji Caïd Essebsi.

Ou juste un argument de campagne... pour 2019


Il a fallu attendre la Fête nationale de la femme pour entendre que l'exécutif tunisien souhaite donner à la femme tunisienne son statut de citoyenne à parte entière. Pas encore totalement libérée mais (peut-être) en passe de l'être...

À l'occasion du 61e anniversaire du Code du statut personnel (CSP) dont Habib Bourguiba fut l'initiateur, le président de la République tunisienne, Beji Caïd Essebsi, a affirmé vouloir lever les derniers verrous qui entravent l'épanouissement social et personnel de la femme tunisienne.

Désormais, elle pourrait prétendre à l'héritage, à part égale avec l'homme. Mais, surtout, au mariage avec un non-musulman alors que l'inverse est dinar courant. Aucune loi n'interdit à ce jour la réciproque. Seule une circulaire datant de 1973 bloque encore tout espoir d'une femme tunisienne d'épouser un étranger sans lien direct avec l'islam. À moins que...

Égalité effective...

S'appuyant sur le fait que la Constitution tunisienne est celle « d'un état civil », Beji Caïd Essebsi balaie d'un revers de manche les arguments de ceux qui défendent « une affaire religieuse ».

« La femme doit prendre sa place dans le travail politique, social et économique (...) Si nous voulons une Tunisie stable et émancipée, nous devons mettre en place une égalité effective entre les hommes et les femmes », ajoute le président de la République qui surprend son auditoire à « rêver d'une candidature féminine » à la présidentielle de 2019...

Et, pour mieux illustrer sa proposition, de décorer les « ministresses » de la Femme, la Famille, et l'Enfance (Naziha Laâbidi), de la Santé (Samira Merai), et du Tourisme (Selma Elloumi), de l'insigne de l'Ordre de la République, une décoration honorifique et républicaine. Celle-là même refusée en 2016, par une femme universitaire, Sana Ben Achour, en raison de l'alliance présidentielle avec le parti islamiste Ennahdha, et du soutien du président Caïd Essbsi à son fils Hafedh (Nidaa Tounes), ennemi juré de l'actuel Premier ministre Youssef Chahed.


... Réalité lointaine

On le voit bien, le rêve de Beji Caïd Essebsi est encore loin de devenir une réalité ! Beaucoup d'autres dossiers attendent : corruption, réconciliation nationale, relance économique, conflits sociaux, éducation, santé....

L'égalité parfaite entre homme et femme attendra la rentrée politique, et avec elle la suite des enjeux socio-économiques qui guettent la Tunisie, en 2018 aussi. Femme libérée... mais pas avant 2019 !?


A. F.-D.




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